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 Ancres nommées

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MessageSujet: Ancres nommées   Ancres nommées EmptyVen 27 Mai - 22:06

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MessageSujet: Re: Ancres nommées   Ancres nommées EmptyMer 8 Juin - 16:31

Spoiler:


1.Yeux fermés, distractions visuelles éteintes, perceptions sensorielles décuplées, elle l'avait presque senti se cabrer, se refermer, s'éloigner.
Elle n'avait pas fait un geste pour le retenir, quand bien même elle devinait qu'il lui aurait juste fallu cela, un geste, pour le convaincre, le contraindre à rester contre elle, à plier, à continuer ce que son corps avait suggéré d'instinct. Et, parce que, pour l'instant, peut-être, elle pouvait presque se satisfaire de cette certitude, elle était restée immobile, emprisonnant de toutes ses forces ses pensées dans sa tête pour éviter qu'elle ne le contamine. Ces pensées étaient tellement en contradiction avec l'image qu'elle véhiculait parfois d'une petite chose rougisssante et pudique.
Parce qu'elle n'avait pas eu envie qu'il s'arrête.
Elle aurait voulu s'envelopper dans la chaleur de son corps, se reposer dans la douceur et la force de ses bras. Mélanger leurs peaux et brouiller leurs frontières. Son cœur militait, à grand renfort de battements sourds, pour le mélange des genres. Annihiler les démarcations. Dépasser les bornes. Elle voulait qu'il la touche, qu'il la prenne, qu'il la fasse enfin sienne pour mieux le faire sien.
Elle avait alors pris la distance qu'il mit entre eux comme une gifle, même si un part d'elle-même, rendue muette et négligeable par l'envie de lui, comprenait et acceptait la, disons, pertinence de son geste. Seulement, la part d'elle-même en question était vraiment nulle pour gérer la frustration. Tout au plus réussissait-elle à la dissimuler au regard d'autrui. Presque.


2.Sous la bague retirée, il y avait... il y avait son épiderme sur lequel s'était greffé une petite nouveauté. Là où le bijou avait touché sa peau, il y avait désormais un liseré de chair deux ou trois teintes plus roses que sa carnation naturelle. Un premier coup d'œil aurait pu faire croire à de la chair à vif, comme brûlée ou mise à mal, du genre à se changer en blancheur cicatricielle dans quelques jours, mais aucune sensation de douleur n'était associée au visuel. La marque était pourtant étrangement sensible. Si on avait pu appliquer un tel adjectif à ce petit bout de corps, elle aurait dit que l'endroit était vulnérable.
Quand il l'avait effleuré du bout de la langue, Mélusine avait réagi comme sous l'effet d'une caresse beaucoup plus intime. Elle avait frémi mais pas un son n'avait franchi le barrage de ses lèvres.
La marque pulsait comme animée d'une vie propre, autonome et indépendante, ou comme si une nouvelle veine, ceignant son pouce, s'y était greffée.
Alors que Sacha s'était éloigné, elle touché du bout du doigt, s'étonnant de trouve l'endroit si délicat et sensible.


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MessageSujet: Re: Ancres nommées   Ancres nommées EmptyMer 8 Juin - 21:50

Yeux fermés, distractions visuelles éteintes, perceptions sensorielles décuplées, elle l'avait presque senti se cabrer, se refermer, s'éloigner. 
Elle n'avait pas fait un geste pour le retenir, quand bien même elle devinait qu'il lui aurait juste fallu cela, un geste, pour le convaincre, le contraindre à rester contre elle, à plier, à continuer ce que son corps avait suggéré d'instinct. Et, parce que, pour l'instant, peut-être, elle pouvait presque se satisfaire de cette certitude, elle était restée immobile, emprisonnant de toutes ses forces ses pensées dans sa tête pour éviter qu'elle ne le contamine. Ces pensées étaient tellement en contradiction avec l'image qu'elle véhiculait parfois d'une petite chose rougissante et pudique. 
Parce qu'elle n'avait pas eu envie qu'il s'arrête.
Elle aurait voulu s'envelopper dans la chaleur de son corps, se reposer dans la douceur et la force de ses bras. Mélanger leurs peaux et brouiller leurs frontières. Son cœur militait, à grand renfort de battements sourds, pour le mélange des genres. Annihiler les démarcations. Dépasser les bornes. Elle voulait qu'il la touche, qu'il la prenne, qu'il la fasse enfin sienne pour mieux le faire sien.
Elle avait alors pris la distance qu'il mit entre eux comme une gifle, même si un part d'elle-même, rendue muette et négligeable par l'envie de lui, comprenait et acceptait la, disons, pertinence de son geste. Seulement, la part d'elle-même en question était vraiment nulle pour gérer la frustration. Tout au plus réussissait-elle à la dissimuler au regard d'autrui. Presque.





Sous la bague retirée, il y avait... il y avait son épiderme sur lequel s'était greffé une petite nouveauté. Là où le bijou avait touché sa peau, il y avait désormais un liseré de chair deux ou trois teintes plus roses que sa carnation naturelle. Un premier coup d'œil aurait pu faire croire à de la chair à vif, comme brûlée ou mise à mal, du genre à se changer en blancheur cicatricielle dans quelques jours, mais aucune sensation de douleur n'était associée au visuel. La marque était pourtant étrangement sensible. Si on avait pu appliquer un tel adjectif à ce petit bout de corps, elle aurait dit que l'endroit était vulnérable.
Quand il l'avait effleuré du bout de la langue, Mélusine avait réagi comme sous l'effet d'une caresse beaucoup plus intime. Elle avait frémi mais pas un son n'avait franchi le barrage de ses lèvres.
La marque pulsait comme animée d'une vie propre, autonome et indépendante, ou comme si une nouvelle veine, ceignant son pouce, s'y était greffée.
Alors que Sacha s'était éloigné, elle touché du bout du doigt, s'étonnant de trouver l'endroit si délicat et sensible. Presque trop, comme si elle touchait à quelque chose qui aurait dû rester... à l'intérieur. La sensation était à la fois étrangère et terriblement familière sans qu'elle soit capable de définir ce ressenti. Plus qu'une trace résiduelle ou un fantôme corporel, c'était... c'était... indéfinissable.
Si elle n'avait pas craint de virer définitivement folle, elle aurait presque pensé que c'était un petit bout de lui qui s'était raccroché à elle. La sensation était différente de celle ressentie alors qu'elle portait la chevalière et pourtant, oui, pourtant, c'était peut-être, parmi toute la palette des émotions vécues, ce qui s'en rapprochait le plus.

Elle s'attarda à expérimenter cette cicatrice en devenir, ce qui l'empêcha un temps de sentir dans son ventre la morsure de l'amertume et dans sa gorge le tortillement frénétique de l'anxiété face au silence qui s'était emparé de de Lansley. Voilà. C'était l'exutoire idéal pour s'empêcher de penser.
Elle hésita, une fraction de seconde, à le rappeler à elle pour partager son étrange découverte mais elle appréhendait trop sa réaction pour saisir ce prétexte de discussion. Elle appréhendait et, dans le même temps, elle se sentait... confiante? Ca n'avait aucun sens.
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MessageSujet: Re: Ancres nommées   Ancres nommées EmptyMer 8 Juin - 22:08

Yeux fermés, distractions visuelles éteintes, perceptions sensorielles décuplées, Mélusine l'avait presque senti se cabrer, se refermer, s'éloigner. 
Elle n'avait pas fait un geste pour le retenir, quand bien même elle devinait qu'il lui aurait juste fallu cela, un geste, pour le convaincre, le contraindre à rester contre elle, à plier, à continuer ce que son corps avait suggéré d'instinct. Et, parce que, pour l'instant, peut-être, elle pouvait presque se satisfaire de cette certitude, elle était restée immobile, emprisonnant de toutes ses forces ses pensées dans sa tête pour éviter qu'elles ne le contaminent.
Ces pensées étaient tellement en contradiction avec l'image qu'elle véhiculait parfois d'une petite chose rougissante et pudique. 
Parce qu'elle n'avait pas eu envie qu'il s'arrête.
Elle aurait voulu s'envelopper dans la chaleur de son corps, se reposer dans la douceur et la force de ses bras. Mélanger leurs peaux et brouiller leurs frontières. Son cœur militait, à grand renfort de battements sourds, pour le mélange des genres. Annihiler les démarcations. Dépasser les bornes. Elle voulait qu'il la touche, qu'il la prenne, qu'il la fasse enfin sienne pour mieux le faire sien.
Elle avait alors pris la distance qu'il mit entre eux comme une gifle, même si un part d'elle-même, rendue muette et négligeable par l'envie de lui, comprenait et acceptait la, disons, pertinence de son geste. Seulement, la part d'elle-même en question était vraiment nulle pour gérer la frustration. Tout au plus réussissait-elle à la dissimuler au regard d'autrui. Pour peu que le public soit un peu distrait...





Sous la bague retirée, il y avait... il y avait son épiderme sur lequel s'était greffé une petite nouveauté. Là où le bijou avait touché sa peau, il y avait désormais un liseré de chair deux ou trois teintes plus roses que sa carnation naturelle. Un premier coup d'œil aurait pu faire croire à de la chair à vif, comme brûlée ou mise à mal, du genre à se changer en blancheur cicatricielle dans quelques jours, mais aucune sensation de douleur n'était associée au visuel. La marque était pourtant étrangement sensible. Si on avait pu appliquer un tel adjectif à ce petit bout de corps, elle aurait dit que l'endroit était vulnérable.
Quand il l'avait effleuré du bout de la langue, Mélusine avait réagi comme sous l'effet d'une caresse beaucoup plus intime. Elle avait frémi mais pas un son n'avait franchi le barrage de ses lèvres.
La marque pulsait comme animée d'une vie propre, autonome et indépendante, ou comme si une nouvelle veine, ceignant son pouce, s'y était greffée.
Alors que Sacha s'était éloigné, elle l'avait touché du bout du doigt, s'étonnant de trouver l'endroit si délicat et sensible. Presque trop, comme si elle touchait à quelque chose qui aurait dû rester... à l'intérieur. La sensation était à la fois étrangère et terriblement familière sans qu'elle soit capable de définir ce ressenti. Plus qu'une trace résiduelle ou un fantôme corporel, c'était... c'était... indéfinissable.
Si elle n'avait pas craint de virer définitivement folle, elle aurait presque pensé que c'était un petit bout de lui qui s'était raccroché à elle. La sensation était différente de celle ressentie alors qu'elle portait la chevalière et pourtant, oui, pourtant, c'était peut-être, parmi toute la palette des émotions vécues, ce qui s'en rapprochait le plus.

Elle s'attarda à expérimenter cette cicatrice en devenir, ce qui l'empêcha un temps de sentir dans son ventre la morsure de l'amertume et dans sa gorge le tortillement frénétique de l'anxiété face au silence qui s'était emparé de de Lansley. Voilà. C'était l'exutoire idéal pour s'empêcher de penser.

Elle avait hésité, une fraction de seconde, à le rappeler à elle pour partager son étrange découverte mais elle appréhendait trop sa réaction pour saisir ce prétexte de discussion. Elle appréhendait et, dans le même temps, elle se sentait... confiante? Ca n'avait aucun sens.
Mélusine pouvait bien attendre, ça n'était qu'un mystère de plus à rajouter en bas de la liste de tout ce qui lui échappait et qu'ils tentaient, à eux deux de faire basculer du côté compréhensible de la force.


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MessageSujet: Re: Ancres nommées   Ancres nommées EmptyJeu 9 Juin - 20:18

Saytann
Mon Gardien
Lecture des lettres

Sans subtilité, la nature souveraine déploya son étendard contre le ventre de McEwan. Quand son corps s’affolait, il n’était plus capable de réfléchir. Tout devint d’une extrême confusion, or Sacha méprisait ce qui persistait à lui arracher sa primauté sur la vie, les gens et les choses. Plus spécialement dans ces instants fébriles où il devait absolument se montrer maître du moindre geste. La moindre faiblesse de sa garde et il savait qu’il serait emporté. Il ne pouvait pas s’octroyer ce luxe. Pas après avoir tant lutté pour se retenir. Nonobstant... Difficile de se battre contre ces trois ennemis intimes : désir, tentation et plaisir. Ses trois démons. Ils se jouaient de lui. Maltraitaient sa détermination. Se montraient si doucereux et si convaincants. Il aurait été tellement plus commode de se laisser gouverner par eux. De leur accorder cette victoire pour qu’on n’en parle plus. « Qu’ils l’achèvent et mourir, sans regret, dans les nues érotiques d’une femme à la chevelure de bronze. » Se perdre contre elle. Baiser cette nuque. Enserrer ce corps qui ne lui avait jamais paru aussi fragile et captivant. Déclencher une trombe de caresses fiévreuses. La prendre aussi sauvagement que son désir le saisissait en cet instant. Si facile de céder... Le contact avec McEwan exacerbait leur présence au creux de tout atome dont il était composé, rendait le combat très difficile et complètement inégal. Désir, tentation et plaisir étaient de dangereux ennemis.

Sacha repoussa d’abord la tentation, ignora ensuite le plaisir pour finalement accepter de tuer le désir. Il gagnait. Cette victoire avait un cruel goût de défaite.

Il s’écarta de Mélusine, rompit tout contact le temps d’attirer vers eux l’une des capes dont il entoura la jeune femme autour de la poitrine. Il renouvela le geste et s’entoura la taille. Sans baguette, sans bague. De la même manière qu’il avait allumé le feu lorsqu’elle dormait dans ses bras. Avec sa magie à elle qu’il ressentait en lui lorsqu’elle portait sa baguette.

~ 1 (<=click on me)

Protégé par de vagues tissus et une morale sauve qu’il méprisa plus que son désir pour elle, il s’avance derechef en face d’elle et prit sa main. Celle qui portait la chevalière. Il mit son pouce dans sa bouche, lécha le bijou, afin de le faire glisser plus facilement au-delà de ses articulations. Il récupéra son bien et le passa autour de son annulaire droit.

~ 2

Son visage était dur et impassible. Il réfléchissait.
Elle aurait pu penser qu’il en voulait pour une raison inexpliquée. Il tardait à régir verbalement à sa petite mise en scène dont il avait compris dès la troisième réplique à quoi elle faisait référence. Il avait passé le reste de la danse à s’occuper de maîtriser ses instincts et, lorsque la défaite fut proche, à les combattre sauvagement.

Sortant de son mutisme après quelques minutes et allers-retours contrariés entre le foyer et elle, Sacha posa sa main sur son entrejambe. Pour la couvrir, la protéger, y faire malgré lui référence. Il fit les gros yeux à Mélusine. Sa voix grave vint fouetter l’air tiède. 

- Ne m’approche plus comme ça... je ne suis pas un saint.

Le feu frétilla dans le foyer, faisant danser des ombres sur leurs visages. Spécialiste de la douche écossaise depuis qu’il était balloté par ses appétits, un sourire réconfortant. Il aimait lui faire peur. Non. Il n’était pas fâché. Il ne lui en voulait de rien. Il était le seul, dans cette grotte, qu’on pouvait remettre en cause.

- Tu rêves dans ma tête, reprit-il en allant s’asseoir le plus loin possible de l’endroit où elle se trouvait. Son corps était en train de se calmer et ses esprits lui revenaient. Ou c’est moi qui rêve dans la tienne. Etrange... Dans les derniers lettres que je t’ai envoyé, je te raconte un de mes rêves... il faisait partie de ces terrains oniriques originaux où tout est surprenant de réalité. Si pour une raison ou une autre, nous sommes unis par se biais là, je...

« Je n’ai plus envie de vivre éveillé... »

- ... pense que ce que nous devrions nous poser des questions sur le lien dont a parlé la Spirite. J’ai menti quand je t’ai dit que je ne voulais pas que tu sois le Miroir. Je sais que tu es le Miroir. Et ça me fait... peur.

Beurk. Dégueulasse. Il détestait quand il avait à le dire à haute voix. La chose arrivait rarement – qu’il ressente la peur – et quand cela arrivait, il se gardait bien de le confier à qui que ce soit. Il trouva en cet instant qu’il était plus judicieux de ne pas le cacher à Mélusine. Elle devait savoir qu’il n’avait aucune idée de ce qu’impliquait cette attestation. « Tu es mon Miroir ». Que voulait dire cette phrase et qu’impliquait-elle ? Leurs sentiments paroxysmiques n’étaient-ils irrémédiablement que le résultat d’une vieille prophétie ou les ressentaient-ils réellement ? N’était-ce qu’organique, instinctif, animal ou était-ce sentimental ?

S’il existait des réponses à ces questions, il ne se sentait pas d’en ignorer les réponses sous prétexte qu’il en avait peur. Fuir les incidences de la prophétie ne les aiderait jamais à comprendre... pire... pour être honnête avec lui, fuir les incidences de la prophétie signifiait peut-être ne plus entretenir ce lien étrange avec elle, or il ne le souhaitait pas. Il le savait et il n’aurait pas eu l’hypocrisie de penser le contraire. Il se sentit assez fou pour croire qu’il pourrait se satisfaire qu’elle soit de manière littérale, la femme de ses rêves.

~ 3

.

~ 4

Il fallut lire les courriers envoyés jusqu’ici pour découvrir que ce n’était pas la première fois qu’ils rêvaient en commun. Plutôt que de rendre cet insolite état de fait pesant, Sacha s’en amusa. L’idée avait l’air du plaire. Il l’asticota alors pour savoir à qui appartenait tel ou tel évènement. Tel ou tel caresse. Telle ou telle parole. Il se demanda si elle rougissait derrière les ombres de la grotte. Il ne voyait pas bien son visage mais il aurait préféré qu’elle rougît sans pour autant réfuter l’agréabilité de certains des songes... Ils n’eurent pas la même dimension maintenant qu’il comprit qu’ils les avaient vécus en commun.

Leurs ventres leur rappelèrent modestement qu’ils n’étaient qu’humains. Il questionna McEwan sur l’endroit où ils se trouvaient, la manière dont elle était arrivée. Elle lui raconta la magie déployée, l’homme qui gisait à côté de lui à son arrivée, l’être de l’eau, la grotte. Pour souligner une nouvelle bizarrerie de la magie, Sacha expliqua à Mélusine qu’il avait été capable de faire de la magie sans sa chevalière, sans sa baguette – qu’il ne retrouvait pas – mais en utilisant ce qui se trouvait en elle. La magie qui était en elle.

La faim cria encore. Il était temps de s’activer et de quitter ce no man’s land.
Vêtements, besaces, baguettes.
Ils firent disparaitre les capes et se tinrent prêts à partir.

~ 5

Sacha tenait absolument à ramener le corps de Shawn Page. Avec la magie de la chevalière, ils soulevèrent la masse rocheuse qui fermait le passage vers leur caverne et s’en allèrent affronter le givre de l’Antarctique.

En chemin, ils évoluèrent main dans la main. Visages baissés. Baguette et poings dirigés devant eux ; Sortilèges boucliers pour se protéger de la tempête qui s’était levée.

Sacha ne trouva pas de meilleur endroit qu’au milieu de cette tempête bruyante pour tenter de lui parler en criant à travers les bourrasques :

- On doit retrouver les autres. On doit découvrir ce que la prophétie attend réellement de nous...

Suspension. Le vent chargé de neige s’engouffrait dans sa gorge malgré le bouclier. Difficile de parler et de se faire entendre. Même en criant. Mais il avait pensé sur le chemin et il avait envie de lui dire. Maintenant. Agacé par la tempête qui les empêcher de s’entendre et d’avancer, Sacha attira brutalement Mélusine contre lui et l’obligea à lui faire face le temps qu’il termine sa réplique. Afin d’être stable dans la neige, il transforma son bouclier en dôme, obligeant celui de McEwan à faiblir pour être englouti par le sien. Le blizzard se recroquevilla en un bruit sourd qui frappait à la membrane translucide et spongieuse qui leur servait de dôme. La tempête soufflait autour d’eux sans les atteindre.

Sacha était essoufflé. Le silence soudain lui claqua aux oreilles :

- Donne-moi dix jours de toi... c’est mon anniversaire. Donne-moi dix jours de toi et ensuite nous complairons à tous les « il faut »... Dix jours de silence.


1.Yeux fermés, distractions visuelles éteintes, perceptions sensorielles décuplées, Mélusine l'avait presque senti se cabrer, se refermer, s'éloigner.
Elle n'avait pas fait un geste pour le retenir, quand bien même elle devinait qu'il lui aurait juste fallu cela, un geste, pour le convaincre, le contraindre à rester contre elle, à plier, à continuer ce que son corps avait suggéré d'instinct. Et, parce que, pour l'instant, peut-être, elle pouvait presque se satisfaire de cette certitude, elle était restée immobile, emprisonnant de toutes ses forces ses pensées dans sa tête pour éviter qu'elles ne le contaminent.
Ces pensées étaient tellement en contradiction avec l'image qu'elle véhiculait parfois d'une petite chose rougissante et pudique.
Parce qu'elle n'avait pas eu envie qu'il s'arrête.
Elle aurait voulu s'envelopper dans la chaleur de son corps, se reposer dans la douceur et la force de ses bras. Mélanger leurs peaux et brouiller leurs frontières. Son cœur militait, à grand renfort de battements sourds, pour le mélange des genres. Annihiler les démarcations. Dépasser les bornes. Elle voulait qu'il la touche, qu'il la prenne, qu'il la fasse enfin sienne pour mieux le faire sien.
Elle avait alors pris la distance qu'il mit entre eux comme une gifle, même si un part d'elle-même, rendue muette et négligeable par l'envie de lui, comprenait et acceptait la, disons, pertinence de son geste. Seulement, la part d'elle-même en question était vraiment nulle pour gérer la frustration. Tout au plus réussissait-elle à la dissimuler au regard d'autrui. Pour peu que le public soit un peu distrait...
(back to text)

2.Sous la bague retirée, il y avait... il y avait son épiderme sur lequel s'était greffé une petite nouveauté. Là où le bijou avait touché sa peau, il y avait désormais un liseré de chair deux ou trois teintes plus roses que sa carnation naturelle. Un premier coup d'œil aurait pu faire croire à de la chair à vif, comme brûlée ou mise à mal, du genre à se changer en blancheur cicatricielle dans quelques jours, mais aucune sensation de douleur n'était associée au visuel. La marque était pourtant étrangement sensible. Si on avait pu appliquer un tel adjectif à ce petit bout de corps, elle aurait dit que l'endroit était vulnérable.
Quand il l'avait effleuré du bout de la langue, Mélusine avait réagi comme sous l'effet d'une caresse beaucoup plus intime. Elle avait frémi mais pas un son n'avait franchi le barrage de ses lèvres.
La marque pulsait comme animée d'une vie propre, autonome et indépendante, ou comme si une nouvelle veine, ceignant son pouce, s'y était greffée.
Alors que Sacha s'était éloigné, elle l'avait touché du bout du doigt, s'étonnant de trouver l'endroit si délicat et sensible. Presque trop, comme si elle touchait à quelque chose qui aurait dû rester... à l'intérieur. La sensation était à la fois étrangère et terriblement familière sans qu'elle soit capable de définir ce ressenti. Plus qu'une trace résiduelle ou un fantôme corporel, c'était... c'était... indéfinissable.
Si elle n'avait pas craint de virer définitivement folle, elle aurait presque pensé que c'était un petit bout de lui qui s'était raccroché à elle. La sensation était différente de celle ressentie alors qu'elle portait la chevalière et pourtant, oui, pourtant, c'était peut-être, parmi toute la palette des émotions vécues, ce qui s'en rapprochait le plus.

Elle s'attarda à expérimenter cette cicatrice en devenir, ce qui l'empêcha un temps de sentir dans son ventre la morsure de l'amertume et dans sa gorge le tortillement frénétique de l'anxiété face au silence qui s'était emparé de de Lansley. Voilà. C'était l'exutoire idéal pour s'empêcher de penser.

Elle avait hésité, une fraction de seconde, à le rappeler à elle pour partager son étrange découverte mais elle appréhendait trop sa réaction pour saisir ce prétexte de discussion. Elle appréhendait et, dans le même temps, elle se sentait... confiante? Ca n'avait aucun sens.
Mélusine pouvait bien attendre, ça n'était qu'un mystère de plus à rajouter en bas de la liste de tout ce qui lui échappait et qu'ils tentaient, à eux deux de faire basculer du côté compréhensible de la force.
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3.Elle aurait pu s'en contenter. Elle aurait dû s'en contenter. Mais Mélusine n'aimait pas à être contrainte aux devoirs et aux pouvoirs. Elle n'y arrivait tout simplement pas. Parce que ça ne lui suffisait pas d'être le Miroir. C'était tout le problème, depuis le début, n'est-ce pas? C'était également la raison, à moitié avouée, qui l'avait empêchée de répondre clairement à Isis, un peu plus tôt sur l'échelle du temps. Elle se sentait incapable de revendiquer le rôle de Miroir tant que lui ne l'acceptait pas, elle, en tant que telle.
Il n'était question ni de volonté ni de caprice égocentrique. C'était juste ainsi qu'elle ressentait les choses, au fond d'elle-même. Ca ne l'intéressait pas d'être "le" Miroir. Elle voulait être "son" Miroir.
Néanmoins, et parce que c'était la première fois depuis Ottawa que le sujet osait revenir entre temps et parce qu'il y avait au fond de son intonation quelque chose qui lui plaisait, dans toutes ses nuances complexes et expectatives, dans l'émotion qu'il laissait affleurer dans le moindre de ses mots, et parce que tous ces mots et toutes ces nuances une fois assemblées venaient panser une entaille que le doute venait sans cesse titiller, venaient calmer et apaiser ce quelque chose que l'existence seule de Sacha de Lansley sollicitait, elle osa la question. A voix basse, d'un ton doux, à mi-chemin entre la prière et l'incertitude c'est-trop-beau-pour-être-vrai.

« Alors... tu veux bien être mon Gardien. »

Elle aima entendre ces mots sortir de sa bouche, quand bien même elle les trouva un peu tremblants. Elle aima surtout avoir été capable, enfin, de les formuler à voix haute... quand il était éveillé.
(back to text)

4.[Le 4. est un peu compliqué parce que je ne sais pas encore trop comment le mettre en forme ou même s'il a sa place dans ton post, quand bien ce passage-là, à mes yeux, ne peut pas ne pas avoir été. Si, effectivement, Mélusine lit ses dernières lettres en la présence de Sacha et ce, même si, elle est effectivement avide de connaître les détails concernant les rêves, qu'il lui a mentionné plus tôt, il y a aussi tout le reste du contenu de la lettre à côté duquel elle ne peut pas passer sans rien ressentir et penser. Notamment parce qu'il y a un ou deux thèmes que j'aimerais aborder maintenant pour que ce soit "réglé" avant leurs dix jours. Disons que ça n'est pas exactement le genre de sujet que j'ai envie ou que je les imagine aborder pendant cette période-là, et pourtant, je ne veux pas non plus les laisser de côté.
Bref. Je me suis encore embrouillée dans des explications dénuées de sens.

Bref, plus que les autres, cet extrait-là est incomplet et entrecoupé.]

« Ca n'est pas du "comme ça", c'est juste que j'ai envie... j'ai besoin de... je voudrais... »

Sans réussir à terminer sa phrase, elle avait achevé de s'approcher de Sacha à petits pas précautionneux pour s'asseoir à côté de lui, en serrant sa cape contre elle du mieux qu'elle le pouvait. Ainsi positionnés, seuls quelques fragments de leurs épidermes étaient en contact. Son bras avait frôlé le sien et il n'avait fait aucun mouvement pour reprendre ses distances. Dans l'obscurité, elle avait émis un maigre sourire.
Entre ses mains, le parchemin bruit quand elle descella ses lettres et qu'elle entreprit de les déplier pour en commencer la lecture. L'instant était assez surréaliste et une petite pointe d'appréhension se mélangeait à un autre soupçon d'excitation au creux de son estomac.
Elle avait presque l'impression que ce qu'il y avait dans sa tête à lui se déversait dans sa tête à elle et, qu'en échange, ses propres pensées s'envolaient jusqu'à Sacha. S'envolaient ou se frayaient un chemin par leur proximité physique, elle ne savait pas très bien. L'impression était comparable à ce qu'elle avait ressenti plutôt en touchant son dos du bout des doigts.

[...]

Au lieu de se refermer comme une huître, fidèle à son habitude dès qu'on prononçait ou que ses yeux tombaient sur le nom de Charlotte de Lansley, elle laissa poindre les émotions. Les nier, les cacher ne les rendaient pas moins vraies. Oui, le simple énoncé de son nom la heurtait, faisait grimacer son coeur et poindre des aigreurs jusqu'aux confins de sa poitrine mais elle avait appris à composer avec, un peu contrainte et forcée mais également poussée par le sentiment étrange du besoin de comprendre, de savoir et d'accepter.
Mélusine pouvait supporter qu'il y ait eu quelqu'un dans sa vie et que ce quelqu'un y resterait quoi qu'il en soit. Enfin, disons qu'elle réussissait à l'accepter la plupart du temps, quand elle prenait du recul et empêchait ses sentiments de venir s'en mêler. S'emmêler.
Oui, elle pouvait le supporter tant qu'il faisait preuve d'une si belle honnêteté, de sincérité et qu'il ne tenait pas ce bout de lui à l'écart. C'était tout lui qu'elle avait accepté. C'était lui entier qu'elle aimait. Pas juste de petits fragments simples, plats et sans-arrière plans dérangeants.
Elle pouvait même supporter l'idée qu'une autre ait pu, puisse et pourrait le rendre heureux, à la condition de ne pas lui demander d'y penser trop fort, d'aduler cette autre ou de lui coller ce bonheur sous le nez.

Elle peinait à saisir toutes les nuances exactes de ce qu'elle pouvait ressentir à ce sujet-là et n'avait pas envie de s'y étendre plus que de raison.

[Hum. En fait, c'est beaucoup plus compliqué, et plus encore, que ce que je pensais, que de décrire et cerner ces émotions exactes. Disons que c'est un aperçu. S'y mêle la jalousie et plein d'autres émotions qu'il faut que je définisse mieux. J'ai encore besoin de chercher mes mots. Disons que c'était pour te donner un aperçu de où je voulais en venir...
Est-ce que tu crois qu'il serait possible, que par le biais de leur contact peau-à-peau, elle puisse ressentir ce qu'elle ressent à propos du sujet précis de sa femme, sans qu'elle n'ait rien à formuler à voix haute? Pour moi, c'est important que ce ne soit pas un tabou entre eux mais je sens Mélusine incapable de poser carte sur table pour lui expliciter ce qu'elle ressent à propos de tout ça.
(back to text)

5.Conséquence d'un cas de conscience d'une Mélusine sur le départ ou étrange protocole de remerciement, la jeune femme tint à laisser quelque chose à Saytann. Elle baragouina quelque chose sur les coutumes écossaises liées à l'hospitalité dans l'espoir de convaincre elle-ne-savait-qui qu'il ne s'agissait pas d'une lubie. Toujours était-il que, lorsque la paroi rocheuse se referma sur ce qui avait été leur havre de fortune, un petit bol gisait dans le grand vide qu'il laissait derrière eux. En son sein, des fragments, comme des éclats de chocolat, aux couleurs vives et joyeuses. C'était des "éclats de rire". Il suffisait d'en laisser fondre un sous la langue (ou de le croquer, à chacun ses préférences), pour se dérider et s'esclaffer. L'effet n'était pas seulement physique mais également émotionnel. Un peu comme un charme d'allégresse mais en plus puissant... et en plus bref. Mais la sensation était véritable. Elle n'avait rien trouvé d'autre à offrir. Elle n'était pas certaine que les êtres de l'eau aiment le chocolat. Et, à partir de rien, le choix d'offrande était limité. (back to text)


Dernière édition par Mélusine le Jeu 9 Juin - 23:02, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Ancres nommées   Ancres nommées EmptyJeu 9 Juin - 21:03

Spoiler:

Conséquence d'un cas de conscience d'une Mélusine sur le départ ou étrange protocole de remerciement, la jeune femme tint à laisser quelque chose à Saytann. Elle baragouina quelque chose sur les coutumes écossaises liées à l'hospitalité dans l'espoir de convaincre elle-ne-savait-qui qu'il ne s'agissait pas d'une lubie. Toujours était-il que, lorsque la paroi rocheuse se referma sur ce qui avait été leur havre de fortune, un petit bol gisait dans le grand vide qu'il laissait derrière eux. En son sein, des fragments, comme des éclats de chocolat, aux couleurs vives et joyeuses. C'était des "éclats de rire". Il suffisait d'en laisser fondre un sous la langue (ou de le croquer, à chacun ses préférences), pour se dérider et s'esclaffer. L'effet n'était pas seulement physique mais également émotionnel. Un peu comme un charme d'allégresse mais en plus puissant... et en plus bref. Mais la sensation était véritable. Elle n'avait rien trouvé d'autre à offrir. Elle n'était pas certaine que les êtres de l'eau aiment le chocolat. Et, à partir de rien, le choix d'offrande était limité.
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MessageSujet: Re: Ancres nommées   Ancres nommées EmptyJeu 9 Juin - 22:16

Elle aurait pu s'en contenter. Elle aurait dû s'en contenter. Mais Mélusine n'aimait pas à être contrainte aux devoirs et aux pouvoirs. Elle n'y arrivait tout simplement pas. Parce que ça ne lui suffisait pas d'être le Miroir. C'était tout le problème, depuis le début, n'est-ce pas? C'était également la raison, à moitié avouée, qui l'avait empêchée de répondre clairement à Isis, un peu plus tôt sur l'échelle du temps. Elle se sentait incapable de revendiquer le rôle de Miroir tant que lui ne l'acceptait pas, elle, en tant que telle.
Il n'était question ni de volonté ni de caprice égocentrique. C'était juste ainsi qu'elle ressentait les choses, au fond d'elle-même. Ca ne l'intéressait pas d'être "le" Miroir. Elle voulait être "son" Miroir.
Néanmoins, et parce que c'était la première fois depuis Ottawa que le sujet osait revenir entre temps et parce qu'il y avait au fond de son intonation quelque chose qui lui plaisait, dans toutes ses nuances complexes et expectatives, dans l'émotion qu'il laissait affleurer dans le moindre de ses mots, et parce que tous ces mots et toutes ces nuances une fois assemblées venaient panser une entaille que le doute venait sans cesse titiller, venaient calmer et apaiser ce quelque chose que l'existence seule de Sacha de Lansley sollicitait, elle osa la question. A voix basse, d'un ton doux, à mi-chemin entre la prière et l'incertitude c'est-trop-beau-pour-être-vrai.

« Alors... tu veux bien être mon Gardien. »

Elle aima entendre ces mots sortir de sa bouche, quand bien même elle les trouva un peu tremblants. Elle aima surtout avoir été capable, enfin, de les formuler à voix haute... quand il était éveillé.
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MessageSujet: Re: Ancres nommées   Ancres nommées EmptyJeu 9 Juin - 22:36

[Le 4. est un peu compliqué parce que je ne sais pas encore trop comment le mettre en forme ou même s'il a sa place dans ton post, quand bien ce passage-là, à mes yeux, ne peut pas ne pas avoir été. Si, effectivement, Mélusine lit ses dernières lettres en la présence de Sacha et ce, même si, elle est effectivement avide de connaître les détails concernant les rêves, qu'il lui a mentionné plus tôt, il y a aussi tout le reste du contenu de la lettre à côté duquel elle ne peut pas passer sans rien ressentir et penser. Notamment parce qu'il y a un ou deux thèmes que j'aimerais aborder maintenant pour que ce soit "réglé" avant leurs dix jours. Disons que ça n'est pas exactement le genre de sujet que j'ai envie ou que je les imagine aborder pendant cette période-là, et pourtant, je ne veux pas non plus les laisser de côté.
Bref. Je me suis encore embrouillée dans des explications dénuées de sens.

Bref, plus que les autres, cet extrait-là est incomplet et entrecoupé.]

« Ca n'est pas du "comme ça", c'est juste que j'ai envie... j'ai besoin de... je voudrais... »

Sans réussir à terminer sa phrase, elle avait achevé de s'approcher de Sacha à petits pas précautionneux pour s'asseoir à côté de lui, en serrant sa cape contre elle du mieux qu'elle le pouvait. Ainsi positionnés, seuls quelques fragments de leurs épidermes étaient en contact. Son bras avait frôlé le sien et il n'avait fait aucun mouvement pour reprendre ses distances. Dans l'obscurité, elle avait émis un maigre sourire.
Entre ses mains, le parchemin bruit quand elle descella ses lettres et qu'elle entreprit de les déplier pour en commencer la lecture. L'instant était assez surréaliste et une petite pointe d'appréhension se mélangeait à un autre soupçon d'excitation au creux de son estomac.
Elle avait presque l'impression que ce qu'il y avait dans sa tête à lui se déversait dans sa tête à elle et, qu'en échange, ses propres pensées s'envolaient jusqu'à Sacha. S'envolaient ou se frayaient un chemin par leur proximité physique, elle ne savait pas très bien. L'impression était comparable à ce qu'elle avait ressenti plutôt en touchant son dos du bout des doigts.

[...]

Au lieu de se refermer comme une huître, fidèle à son habitude dès qu'on prononçait ou que ses yeux tombaient sur le nom de Charlotte de Lansley, elle laissa poindre les émotions. Les nier, les cacher ne les rendaient pas moins vraies. Oui, le simple énoncé de son nom la heurtait, faisait grimacer son coeur et poindre des aigreurs jusqu'aux confins de sa poitrine mais elle avait appris à composer avec, un peu contrainte et forcée mais également poussée par le sentiment étrange du besoin de comprendre, de savoir et d'accepter.
Mélusine pouvait supporter qu'il y ait eu quelqu'un dans sa vie et que ce quelqu'un y resterait quoi qu'il en soit. Enfin, disons qu'elle réussissait à l'accepter la plupart du temps, quand elle prenait du recul et empêchait ses sentiments de venir s'en mêler. S'emmêler.
Oui, elle pouvait le supporter tant qu'il faisait preuve d'une si belle honnêteté, de sincérité et qu'il ne tenait pas ce bout de lui à l'écart. C'était tout lui qu'elle avait accepté. C'était lui entier qu'elle aimait. Pas juste de petits fragments simples, plats et sans-arrière plans dérangeants.
Elle pouvait même supporter l'idée qu'une autre ait pu, puisse et pourrait le rendre heureux, à la condition de ne pas lui demander d'y penser trop fort, d'aduler cette autre ou de lui coller ce bonheur sous le nez.

Elle peinait à saisir toutes les nuances exactes de ce qu'elle pouvait ressentir à ce sujet-là et n'avait pas envie de s'y étendre plus que de raison.

[Hum. En fait, c'est beaucoup plus compliqué, et plus encore, que ce que je pensais, que de décrire et cerner ces émotions exactes. Disons que c'est un aperçu. S'y mêle la jalousie et plein d'autres émotions qu'il faut que je définisse mieux. J'ai encore besoin de chercher mes mots. Disons que c'était pour te donner un aperçu de où je voulais en venir...
Est-ce que tu crois qu'il serait possible, que par le biais de leur contact peau-à-peau, elle puisse ressentir ce qu'elle ressent à propos du sujet précis de sa femme, sans qu'elle n'ait rien à formuler à voix haute? Pour moi, c'est important que ce ne soit pas un tabou entre eux mais je sens Mélusine incapable de poser carte sur table pour lui expliciter ce qu'elle ressent à propos de tout ça.]
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