Bio-archives

Admin Messages : 463 Date d'inscription : 07/07/2008

Lettre à Maude Anderson, traduite de l'anglais.

Quelque part entre Londres et Pré-au-Lard, le 1er septembre 2009

Ma Lullaby!

C'est la première fois que je prends le Poudlard Express sans toi. Je te jure, c'est vraiment une impression étrange. J'en suis presque à imaginer ton rire qui me ferait tourner la tête vers ton coin du compartiment.
En ce moment, je suis avec deux ex-Serdaigle à qui je voulais juste faire un petit coucou et qui m'ont enrolée arbitre dans une sorte de joute verbale comme seuls en savent faire les Aigles. J'ai arrêté d'essayer de comprendre quand Adam a sorti un truc qui ressemblait à "décalvation" (il parait que ça veut dire qu'on perd ses cheveux).
Mais bon, on s'en fout. Ca doit faire bien de sortir "décalvation" dans une conversation. On doit se sentir intelligent j'imagine.

Je sens que je vais bientôt m'esquiver. J'ai jamais compris le principe de considérer la greffe d'un livre au bout du bras. Question de mentalité, j'imagine. Une batte, c'est plus mieux bien. Mais, faut bien reconnaître, dans une situtation critique, un bon coup de grimoire (surtout s'il est épais), ça peut être salavateur. Salvateur! Tu te rends comptes du vocabulaire que je me mets à employer. On déteint sur moi.
De toute façon, il va falloir que je retourne dans mon compartiment avant que Mélisande (tu sais, mon amie qui crois que pour qu'un garçon lui plaise il doit au moins avoir affronté un dragon et/ou provoqué quelqu'un en duel) ait demandé à Jon combien il en a tué (de dragons). D'un autre côté, dans le compartiment, il y a le gnome. Le fils d'Eli. Merlin! Il me fait peur. Il crie, il bouge, il a de l'énergie à revendre. Il ferait un bon joueur de Quidditch. Faudra lui apprendre à ne pas baver sur ses co-équipiers ou tirer les cheveux de sa capitaine. Mais Jon en est complètement gaga. Alors, je vais faire un effort. Jon a toujours eu bon goût.

On va bientôt passer le petit pont.A tous les coups, Jon et Eli sont encore dans les bras de Morphée (oui, en plein milieu de l'après-midi!) et Méli dans son bouquin comptant je-ne-sais quelle histoire fantastique.

(un peu plus tard)

Trois petits mots avant de descendre du train (ou mon envoi à Azkaban pour gnomicide, au choix).
Je t'aime ma Lullaby,
Prends soin de toi

Zyn :hallow:

Topics liés:
répart de Zyn
répart de Jon

Admin Messages : 463 Date d'inscription : 07/07/2008

Première année

Lettre à Maude Anderson, traduite de l'anglais

Londres,
quelques temps après minuit,
1er janvier 2009

Ma chère Lullaby,

James est parti rejoindre Morphée mais j'arrive pas à trouver le sommeil (sans doute caché derrière un tas de sable ou à jouer à saute-mouton). Un peu d'encre, du parchemin, une plume. Il ne me reste plus qu'à me laisser bercer par l'écriture. Si je m'endors sur ma feuille, j'aurais l'air d'un dalmatien roux. Belle manière de commencer l'année. Il paraît que le premier jour est à la mesure de tous les autres. Je préfère encore qu'il soit ridicule que comateux d'alcool. Au moins, le ridicule ne tue pas.
Passons.

Comment va ta vie? Ton nouveau job te plaît? Tu me manques. C'est toujours d'accord pour le week-end du 10? J'ai des tonnes de choses à te montrer. Peut-être même que tu pourrais veir à Poudlard, ça me ferait une once de calme dans l'ouragan ambiant. J'avoue que si on oublie les cours (j'adore Quidditch et CQG*), c'était presque un soulagement de quitter Moon Shadow pour les vacances. J'ai sérieusement tendance à voir rouge. Coincée entre Charlotte et Purdey (les études ont une drôle de manière de rassembler les gens), l'ambiance est à l'état d'urgence et le moral vire à l'alerte rouge. Alors, je fuis l'hécatombe émotionnelle dans les bras de James. je squatte un chouïa ses quartiers. M retrouver avec deux ennemies pour le prix d'une... On partage les mêmes centres d'intérêt mais c'est comme si nos anciennes maisons nous avaient marquées au fer rouge. Indélébiles. Nous sommes ce que nous sommes. Au moins, je ne m'ennuie pas. Et je ne compte pas changer pour l'année à venir.

Non, par contre, le très grand avantage de la vie étudiante (hormis le fléau Rusard qui n'est plus une menace maintenant qu'il est obligé de nous laisser en paix), c'est que les profs arrêtent de nous prendre pour des gamins. Sérieux, c'est plaisant. Ils nous parlent comme à de vrais adultes. La petite musique terrienne qu'on nous servait pour nous épargner la détresse (comme si personne ne lisait la Gazette pour en apprendre plus sur le maëlstrom politique, les séismes diplomatiques ou la sécheresse financière) est devenu un vrai discours sur ce qui se passe dans le monde.
J'ai jamais été férue de l'Histoire et de ses cataclysmes mais j'aime savoir dans quelle époque je vis. Et plus rien ne nous empêche d'en discuter librement et d'avoir des avis éclairés. Y a même parfois de vrais débats.
Tu as entendu parler des événements de ces derniers mois? Ca a fait couler un flot continu de paroles. Une vraie innondation verbale. Il y en qui disent que tout est lié. Moi, je ne sais pas trop. Les gens ont tendance à trop céder à la panique et à crier à la catastrophe. Bien sûr, il y a eu Halloween et les quatres zygotos qui ont tenté le massacre de jeunes sorciers. On aurait vraiment dit qu'ils avaient le rouge* à la population de Poudlard. C'est assez incompréhensible.
Et puis, plus récemment, Picadilly et son carnage. On aurait pu croire que quelqu'un avais mis le rouge sorciers vs moldus. Ca aussi, c'est étrange, bien sûr. Ca fait poser des questions. Mais les gens ont peur. Au premier règlement de compte, ils parlent de génocide. Peut-être qu'ils ont juste trop Tu-Sais-Qui dans la tête. Maintenant que cette page-là est tournée, on devrait avoir un peu de calme.
Respire et vis! Voilà mon programme. Au lieu de se fixer dans le présent et de profiter du moment, les zyeutent le passé et craignent le futur. Ils ont peut-être raison mais ça ne les rend pas heureux.

Tu vois comment je suis? Je me laisse contaminer par tout ça. On mettra ça sur le compte d ela fatigue, tu veux bien? Et, oh, avant que j'oublie... je t'ai mis la recette des muffins à la citrouille dans l'enveloppe. James a beaucoup aimé. Ou peut-être qu'il voulait juste me faire plaisir. Genre "je suis un homme et je peux endurer le pire pour te voir sourire"... je l'adore. Il te passe le bonjour. Et Maman aussi.
Je crois que je vais aller me coucher. Je dis que des trolleries. Comment ça, comme d'habitude?... Turlututu!
C'est de la bouse mauscrite cette lettre.
Tu me manques.
A bientôt, a charaid.
Prends soin de toi,
Bisounours en kilt,

Zyn

P.S.: des résolutions? Moi? A quoi ça sert?
Ok, sacrifions à la tradition... En 2009, je vais me résolure à boire plus de jus de citrouille. Ca, c'est facile à tenir...

Bio-archives Line_red

En construction: ici

Bio-archives Line_red

Admin Messages : 463 Date d'inscription : 07/07/2008

"Le manque, c'est ça: une somme de souvenirs dont on sait que la liste, désormais, ne s'allongera plus."
(Cathy Ytah)

Lettre à Maude Anderson, traduite de l'anglais

Découvrez Emily Loizeau!

Dortoir de Moon Shadow, quelque part en janvier 2010

...
Je ne dirais même pas que je suis désolée de t'avoir laissée sans nouvelle si longtemps. Tu es venue à Ste Mangouste. Tu sais. Je t'ai hurlée dessus. Je sais.
Et tu ne m'en veux même pas/ je ne sais pas comment tu fais. C'est rare quelqu'un comme toi.

Je ne peux pas EN parler. Je ne peux pas. Les larmes m'étouffent passés trois mots.
Ma mère s'inquiète. Je sais. Xaël s'inquiète. Je sais. Et Lex. Et Mark Cohen. Je sais.
Je peux pas. Je peux pas. Je peux pas.

...

Au désir de hurler de douleur, de pleurer d'injustice, succèdent des sourires d'espoir. Je n'arrive pas à me convaincre que tout est fini. Je me dis qu'ils finiront par trouver quelque chose. Qu'ils finiront par me le rendre. Et puis... deux secondes plus tard, je me rends bien compte que... que non. Il y a une frontière qui a été franchie. Et puis, je lui en veux... avant de m'en vouloir.
Et parfois, et c'est horrible à dire, j'aurais référé qu'il meure. Avec les morts, on est tranquille. On se noie de larmes. On en veut à Merlin et aux hommes. Et doucement on guérit. On n'oublie pas, non, mais on s'apaise. Alors que là, quand je me dis que j'i assez pleuré, que vingt ans, c'est trop jeune pour arrêter de vivre, que j'ai le droit de continuer de vivre sans lui... je me mets à douter. Encore. Et si, dans un an jour ou quinze ans, il redevenait lui, est-ce que je pourrais vraiment le regarder en face et lui dire "désolée, mo cridh, j't'ai aimé mais j'ai tourné la page, je pouvais pas t'attendre". Qu'est-ce qui me prouve que demain, il n'y aura pas sa main sur ma joue, sur ma peau, sur mon sein qui me dira tout bas: "Mel, je t'aime". Je ne pensais pas qu'on jour, je me mettrais à croire aux miracles...

Est-ce que je l'ai ce droit? Ce droit de laisser tomber, de prendre un autre chemin? D'abandonner ce bout de moi derrière et de recommencer ailleurs? Qui peut me le donner, ce droit?
Qu'est-ce que c'est le bonheur? Une chimère que l'on cherche à atteindre et qui nous tire par le bout du nez jusqu'à nous laisser écorchés au milieu de nos illusions perdues? Je sais pas. Je sais plus. J'en ai marre de douter.

Et j'en veux à tout le monde. Les rires me rendent violentes.
J'en veux à ma mère de m'avoir laissé croire que la vie était belle. De m'avoir caché qu'on pouvait souffrir d'aimer trop.
J'en veux à ceux qui s'aiment. Tout eux qui dégoulinent d'amour. Leur bonheur me dégoûte.
J'en veux au monde continuer à tourner comme si de rien n'était.
J'en veux à Merlin qui se joue de nous. Merlin, j'y crois plus. Qui c'est ce vieux barbu qui nous laisse dans la bouse après qu'on l'ait remercié pour ses dons? Qu'est-ce qu'on est au fond? Des marionnettes dont les fils s'emmêlent pour former un destin? Un coup de baguette et un fils se rompt, déformant à jamais ceux qui lui étaient liés.
J'en veux à James de m'avoir laissée. je lui avais donné tout ce que j'avais. Pas assez bien peut-être. On devrait jamais aimer à la folie. A moins que ce ne soit ma propre folie qui nous ait perdu. Alors...
Alors je m'en veux à moi. De pas avoir réussi à le protéger. De pas l'avoir aimé assez pour le garder.

J'en peux plus des sourires, des "ça va aller, tu verras", des "ça va passer"... Qu'est-ce qu'ils en savent?
Je peux même plus voler, arpenter un couloir sans repenser à lui... Là, dans ces escaliers, il m'avait porté dans ses bras quand je m'étais fait mal. Quand je pense au nombre d'instants de lui que j'ai perdu en muselant mon coeur...
Un peu plus loin, dans un coin de couloir, on s'était embrassé après le couvre-feu. On aurait pu se faire prendre. Ca rendait le moment presque encore plus beau. Et là, encore, une petite salle où je pouvais pas le toucher parce qu'on était pas seuls. Je lui avais dit "je t'aime" quatre étages plus haut. Chaque endroit porte sa trace en lui. C'est comme si le monde entier était son mémorial.
Les images me sautent aux yeux, brûlent ma mémoire et courent jusqu'à mon coeur. Pour l'étreindre. L'étreindre à en crever.
...

Je crois que je vais accepter l'invitation de Jon. Egoïstement. Parce que ses yeux aussi se sont remplis de brume, qui font écho à mes propres fantômes. Oui, je crois bien que j'irai à Dublin...

Topic lié: ici